Quatre types de végétaux y trouveront leur place. Tout d'abord, les plantes dont la molécule est utilisée en chimiothérapie, telle l'if ou la pervenche de madagascar. Ensuite, celles qui peuvent être utilisées pour la prévention des cancers, comme les brassicaées, légumes de la famille des choux (choux fleurs, brocoli...), mais aussi l'ail. Certaines plantes peuvent être utilisées comme adjuvant, c'est-à-dire qu'elles aident à combattre les effets secondaires des traitements chimiothérapiques. Parmi celles-ci, on retrouve les molécules issues de l'ananas, du curcuma ou encore de l'ail. Enfin, une partie du jardin sera allouée à des expositions temportaires, comme la phytothérapie, la médecine par les plantes, ou la biodiversité.
Ce projet, sur l'initiative du Dr Meijer, chercheur du CNRS à la station biologique de Roscoff, est sans précédent en Europe. Après des années de recherches, "il a souhaité créer un moyen ludique et pédagogique pour faire connaître ces plantes aux vertus méconnues", raconte Pierre Da Silva. Mais son jardin se veut, aussi, un terrain de travaux scientifiques. Certains végétaux ne sont en effet pas du tout étudiés, alors même qu'ils appartiennent à des familles dont certains membres sont connus pour aider les traitements anti-cancer. Des plantations expérimentales occuperont donc une partie de l'espace vert. Mais avant d'obtenir des résultats, il faudra patienter. "C'est très long, confirme Pierre Da Silva. De la plante au médicament, plus de quinze années peuvent s'écouler. Sur 10 000 molécules testées, une ou deux seulement aboutissent à un traitement."
Les travaux d'aménagement démarrent le 24 février, mobilisant notamment les élèves de quatrième et de première de l'Institut rural de Lesneven. Le jardin sera "probablement visitable" dès 2011, promettent ses organisateurs, mais il ne sera "totalement abouti" qu'à partir de l'année suivante.